La sueur des kiwis

Jean-Paul Gavard-Perret

Alors me sont venus les mots : mais de qui et pour dire quoi ? C’était comme si la littérature me prenait au berceau dans l’intimité et pour en sortir afin qu’une lumière même tremblée soit portée, le monde presque illisible, quelle que soit sa capacité à être soluble ou se solidifier. Voilà bien ce que c’est qu’écrire. Ô tempora, Ô mauresque, l’ordre naît où jaillit de là – à savoir de sa chute, de sa déclinaison. Reste un récit minutieux en morceaux. En surgit une voix proche de l’incantation avant, elle aussi, de s’absenter, étrangère au point infime ou elle finira par tomber après s’être biberonnée au lait des générations passées. Le tout en une voix embrouillée, mythologique, là où le cerveau brouillé dévore le cœur et le cœur le corps. Anges et démons viennent s’y asseoir pour se reposer un moment.

Format 145×205 mm, 92 pages N&B