Carmen Pennarun
Entre les fulgurances de l’enfance et la lente dérive du temps, Consoler les orages déploie une poésie où mémoire et émotions s’entrelacent en une mélodie douce et grave. Carmen Pennarun tisse avec une rare sensibilité le fil fragile des liens familiaux, des absences et des renaissances. Dans une langue à la fois lumineuse et profonde, elle évoque le poids de l’héritage, les échos du passé et la tendresse obstinée qui résiste aux tourments. Loin de toute résignation, ses mots cherchent à apprivoiser l’éphémère, à capter l’invisible, à consoler les ombres. Précédé de La montée des eaux, ce recueil traverse les âges et les silences, offrant une poésie qui apaise et éclaire.
A chaque fois que je lis un recueil de poèmes de Carmen Pennarun, je m’attends à suspendre le temps. Etrangement, le second poème de « Consoler les orages » a justement pour titre « Suspendre », et je mesure la concordance entre mon attente et l’inspiration de Carmen.
Alors oui, « ne pas hâter les choses / écouter le son prodigieux / lorsqu’il se déploie puis déferle / en milliards de paillettes soulevées / puis dispersées qui lentement retombent / dans l’Or de l’Instant » (p.10)
Je sens qu’il va falloir ouvrir tous mes sens pour goûter la saveur de ce temps suspendu et « Croquer l’instant » de cet autre poème lorsque l’enfance se souvient des instants de tendresse « qu’un amour infini bordait soir après soir ».
De poème en poème, Carmen nous entraine dans son sillage, que ce soit la petite fille qu’elle fut qui « marche vers la rose » ou la poétesse devenue qui « marche vers l’étoile » … les deux en une détiennent la clef des songes. L’inspiration de Carmen peut consoler tous les orages de la vie.
« J’affûte une barque et j’appelle les raisons du cœur » écrit-elle en nous invitant à nous embarquer dans la lecture de ce recueil qui a beaucoup à nous révéler car Carmen nous ouvre un pan de son jardin secret. A nous d’y pénétrer avec recueillement.