Retour de lecture du recueil « Du Fol Amour à la Grâce »
Dolente de l’ombre, l’amoureuse se veut ici belle captive rêveuse. Enfin, presque. Ces déclarations intemporelles ou non distribuent à la passion du corps et du cœur une grâce certaine, le jour et la nuit, des sources à la mer. Son désir fou fut parfois à l’envers Hôtel de Roissy, à Venise ou à Mellieha Bay — histoire de renaître aux essences première jusqu’à devenir femme ailée et en apesanteur.
Pour une telle femme, l’écriture est mémoire, mais c’est un lâcher-prise aussi pour que remontent certains ivresses, parfois sobres — mais ce ne sont pas les seules. Avec la sueur des amants, la clé du bonheur s’ouvre parfois. Et de gré plus que de force.Dès lors, pour L’Effacée la vie est une fête. Et dans ce but peut suffire le songe d’un jour d’été ou un moment de sieste vespérale en un duel sentimental qui efface toute mélancolie au parfum de vanille ou de grenadine. Tout se joue parfois à la limite du visible ou du fantasme et c’est un parfait délice.
Certes, existe parfois la vanité aveugle, si bien que « chacun trompe l’autre Murmurant patenôtre » en une histoire somme toute banale de notre temps. Mais il existe de bels et bons festins de l’amour partagés sans savoir qui ensorcelle ou mange l’autre. Mais la partie est gagnée. Et surtout, elle reste à recommencer. En avance donc, pour ne jamais cesser : les âges importent si peu.Jean-Paul Gavard-Perret
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