Retour de lecture de Jean-Paul Gavard-Perret
Avec Amalia Achard la poésie et la photographie distribuent des morceaux de lumière. Subsiste l’air qui passe et qu’on ne voit pas forcément même lorsque le paysage semble immobile.
À travers le poème l’ombre se transforme en lueur. L’accent est mis sur l’intimité, l’immanence, la présence aussi lointaine que le lointain est proche. Amalia Achard ramène à un murmure qui bouge au fil du temps avec l’impression subtile que quelque chose est sur le point d’arriver entre la neige et le soleil. Le livre reste un soliloque en hommage à la vie. Une philosophie humaniste s’imprime à travers les phrases précises que les poèmes déroulent. Leur auteure reste celle qui jette quelques mots, les regarde s’ouvrir et ce bien avant l’heure des cendres.
Mots et images font sentir ta chaleur au sein des lieux où rien ne bouge en dehors des actes mille fois répétés, des sensations mille fois perçues à l’identique. Le poème soudain se réduit à l’os. L’économie poétique se fait pour qu’un ordre renaisse.
C’est pourquoi la nuit la poétesse laisse la fenêtre ouverte. Elle espère que dans la pâleur blafarde de lumière de lune, le silence se fasse moins lourd et que les mots reviennent au matin en un flux de luminescence – jadis en Roumanie, aujourd’hui à Brive. Si bien que le jour n’en finit pas à hauteur d’être et des éclats de vie.
Jean-Paul Gavard-Perret
http://salon-litteraire.linternaute.com/fr/poesie/review/1955781-la-fenetre-ouverte-d-amalia-achard