Jean-Pierre Paulhac
Dans l’avion du retour définitif, en juillet 1991, à l’issue d’un séjour de trois ans en Mauritanie, Régis Leblanc relit le récit (romancé ?) de sa vie et de ses origines, qu’il rédige depuis six mois. Universitaire reconnu pour ses travaux sur l’État colonial, affecté comme assistant technique du directeur de l’ENA dans le cadre de la coopération française, il a voulu venir avec sa famille en Mauritanie, ce pays de sable et de vent où mourut son ancêtre, Luc Leblanc, en 1909, lors de la mission de pacification commandée par le colonel Gouraud, dans l’Adrar. Régis Leblanc, homme de droite, adepte de l’ordre et de la rigueur, défenseur des valeurs du travail et de la famille, va voir cet univers intellectuel si solide, si fiable, basculer pendant son séjour à Nouakchott. Pris dans le tourbillon d’événements historiques graves, comme les massacres de populations noires en 1989, ou encore la guerre du Golfe en 1991, ses certitudes vont s’effriter, cela d’autant plus que son épouse, lasse de ce pays qu’elle
n’aime ni ne comprend, choisit le rapatriement en France. Resté seul, Régis Leblanc va connaître une histoire d’amour inattendue, qu’il va vivre intensément comme un miraculeux rendez-vous avec lui-même, comme, peut-être aussi, le retour des idées anticonformistes de sa jeunesse… S’il choisit finalement de revenir auprès des siens, reprendre le fil initial de son destin plutôt que de s’engager à fond dans cette relation nouvelle, c’est qu’il ne peut ni ne veut rompre avec son milieu, sa famille.
Ce roman de Jean-Pierre Paulhac, nous fait mieux comprendre l’histoire de la France en Afrique : sa «conquête », son « œuvre de coopération » et puis, son départ. Comme si, finalement, l’histoire coloniale française n’avait été qu’une parenthèse de sable…
Format 145 x 205 mm, 438 pages N&B