Si l’on en croit ses biographes Carmen Pennarun possède un secret, celui de la composition d’onguents et de tisanes, qui courbent les angoisses, les peines, les joies, par pointes de douceur.
Mais elle ne s’arrête pas en si bon chemin et cherche l’harmonie dans la nature qui souvent — du moins encore pour le moment — transforme la vie en rose. Et pour preuve la poétesse d’ajouter : “toute l’agitation du monde ne changera rien à ce qui demeure”.
En conséquence, elle espère — et le prouve — que l’écriture dans son pouvoir d’incantation ouvre la porte au secret de la paix intérieure et laisse sortir sa voix trop souvent refoulée. Ecrire doit donc rester un enchantement que la présence de la nature accompagne. Y apparaissent alors les hamadryades — nymphes attachées aux arbres qu’elles habitent. Elles soutiennent les promeneuses et promeneurs égarés dans leurs pensées. Il s’agit de les réveiller aux perceptions des merveilles qui les entourent.
D’où leur cri “Évohé ! Évohé !” pour appeler à leur aide poètes et poétesses. Dès lors se reprend le pacte avec la poésie même si elle semble se retirer d’une époque qui la refuse, l’ignore, la raye Elle reste le lien avec la liberté et devient appel à nos résistances dans ses geysers d’émotions.
En évoquant une force de vie première, la poétesse invite à l’abandon de la souffrance et à la réaffirmation de la confiance. Existe un apprentissage de la sagesse face aux “constructions de paille” offertes au jeu destructeur des indifférents que nous sommes.
C’est là un rapt, une féerie.
Jean-Paul Gavard-Perret
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