« … toute l’agitation du monde ne changera rien à ce qui demeure », nous dit l’auteure au début du recueil.
Si l’écriture avait le pouvoir d’une incantation, si son écoute ouvrait la porte au secret de la paix intérieure, au-delà du bruit, de l’effervescence, une voix pourrait se laisser entendre, une voix qui jamais n’a cessé de nous porter, elle vibre sur une ligne mélodique reconnue par chacune de nos cellules. Une ligne (en)chantée, telle est la poésie. Elle est demeure.
La complicité avec la nature illumine ce lieu. Là, l’écoute s’affine au point de s’ajuster à une dimension autre, et la conscience réalise que les hamadryades – ces nymphes attachées aux arbres qu’elles habitent – nous attendaient. Elles accueillent le promeneur abîmé dans ses pensées, éveillent ses perceptions aux merveilles naturelles qui l’entourent. Leur salut est spontané lorsqu’elles constatent que les
yeux du coeur de leur hôte sont dessillés.
« Évohé ! Évohé ! » clament-elles dans le silence où leurs voix inaudibles allument le feu de la cocréation avec les poètes. La joie est présente, elle est de toutes les fêtes de Samaïn à la St. Jean. Ainsi se renouvelle le pacte et explique la raison de l’éternelle jeunesse de la poésie.
L’auteure vit en Bretagne, elle a publié plusieurs recueils où se lit son attachement à la nature qu’elle ne cesse de célébrer en courbant ses mots avec une infinie délicatesse.