Un témoignage poignant des réalités insoutenables qu’endurent parfois (trop souvent) les femmes et surtout les enfants. Des réalités cruelles et scandaleuses que l’auteur révèle avec courage et lucidité. Des faits épouvantables passés sous ses yeux, des injustices qu’il a essayées, aux côtés de son équipe de l’ASEAC (Association de Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence de la Corrèze), de remédier. Panser, guérir, stopper le saignement des cicatrices de tant d’âmes innocentes. Ce récit est un cri et un appel à l’action, pour que la lutte contre ces fléaux ne faiblisse pas. Car tant que l’injustice, l’ignorance et le désintérêt règnent, la bataille pour la protection de l’enfance et de la dignité humaine n’est pas achevée.
Ce 1er mai, ce n’est pas du muguet, mais notre newsletter n° 5 que nous vous offrons. Vous y trouverez (nous l’espérons) un parfum de voyage, de rêve, d’envie d’errance.
Thierry Rollet, auteur prolifique de plus de soixante ouvrages, nous emmène cette fois dans les rues animées de Rome sous l’empire de Titus, où les intrigues politiques se mêlent aux aspirations culturelles et religieuses. Un roman historique où nous suivons les débuts de la carrière de Pline le Jeune, narrateur de cette épopée riche en rebondissements. À travers ses yeux, nous assistons à la vie quotidienne de la Rome antique, avec ses splendeurs et ses dangers. De la catastrophe dévastatrice de Pompéi, durant laquelle mourut Pline l’Ancien, à l’essor du christianisme et aux persécutions qui en découlent, chaque page est un périple dans le temps, fidèlement documenté et raconté avec talent et un style accessible. Mais, ce récit va bien au-delà des seules aventures de Pline. En donnant la parole à divers témoins, l’auteur offre une perspective polyphonique, nous permettant de découvrir les multiples facettes de cette époque lointaine. Au cœur des intrigues politiques, nous accompagnons un groupe d’activistes grecs pour la préservation de leur culture pillée par Rome : Kerthios, qui donne le titre à cette œuvre passionnante. « Kerthios ou la fin d’un monde » est non seulement un roman historique, mais un voyage immersif dans l’Antiquité romaine, un témoignage vivant et captivant qui saura ravir les passionnés d’histoire et les amateurs d’aventures palpitantes.
Le lyrisme de Dimitrie Grama est indéniable. Mais, qu’attendre de sa poésie ? Avant tout, l’opportunité à s’identifier à travers ses propres émotions, à se voir reflété dans ses vers comme dans un miroir où l’on se découvre dépeint par un langage singulier. Ainsi, derrière le poète, se dessine un être à la fois semblable et profondément différent de nous. Puisque chacun interprète à sa manière toute expérience vécue : certains relativisent, d’autres dramatisent. Grama, lui, demeure un tragique. Peut-être est-ce sa façon (tel un Cioran), de se prémunir contre la déception d’une fin toujours affligeante, allant jusqu’à sacrifier d’emblée tout espoir d’un bonheur potentiel : « Sur mes traces, deux ombres : / l’une grise / l’autre encore plus grise / et même si tu n’es pas encore réveillée / je te reconnais, ombre / dévoreuse d’autres ombres… ». Même l’amour n’échappe pas à son pessimisme « confortable ». Face à une souffrance envisageable, il privilégie le rejet, la fuite. « Et ils vécurent heureux » ne résonne pas dans les histoires et la réalité du poète. Le destin est inexorable : « Nous écrivons des dialogues / avec l’espoir qu’un jour / ils seront découverts / par inadvertance, par des inconnus / et qu’ainsi, ensemble, / nous devenions les immortels / d’une tombe commune ». Pourtant, la lecture n’est en rien déprimante ; elle est au contraire réconfortante, séduisante, et des plus plaisantes. Il existe en fait mille raisons de lire Dimitrie Grama. De chercher à le comprendre, de désirer chacun de ses ouvrages.
Puisque les enfants sont de la fleur de chardon, la poésie en prose ou en vers devient douloureuse et « pansive ». Maria Postu en délivre, pour guérir de tout, une errance rare mais aussi son sommaire de l’existence. Parfois, dans la robe qu’elle revêt – celle de l’humilité plus que l’humanité – la poète sait que sa couleur est rouge.
Elle rappelle des morts politiques annoncées en son propre pays. Reste son voyage où elle porte son sac de ce qu’elle a subi. Mais, vers l’existence, entre conjugaison et conjuration, de son enfance jusqu’à aujourd’hui, cette rencontre de ce qu’elle a appris, par son écriture ailée et puissante, prolifère ou disparaît. Bref, le monde est vivant mais l’aube reste parfois plus morte que vivante.
Une telle exploration entre contes adjacents et réflexions profondes mêle biographie et “cantos” époustouflants. Maria Postu cherche à assommer les ténèbres dès sa mère dont elle entend encore ce qu’elle nomme « la face cachée du conteur », mais qui la rend vivante voire jusqu’à extrapoler une forme cosmique rêvée même si, ici, « la rose remplace la lune ». Elle sait que l’univers annonce le crépuscule.
De telles visions demeurent impressionnantes pour celle qui refuse d’appartenir à l’ombre, bien que l’on a voulu écraser ses mots et la chair des foules envahies dans une nouvelle forme de « Metropolis » et ses cloportes. Maria Postu a peu à peu compris, d’abord dans la demi conscience de l’enfance puis dans le réveil qui l’a sublimée.
Dans ce livre, tout avance. À l’ex nihilo répond une féconde présence révoltée qu’il fallut d’abord tenir et exister. L’auteure a dû lutter, parfois de manière terrible en des poèmes en prose aux évocations abasourdies par la perfection de son écriture. Elle met à mal le chaos du monde. Celle qui se sentait honteuse, quasi “aliénée” par les dangers, décrit ce qu’elle a vécu et qui elle est devenue.
Chacun est saisi dans ce qui tient de son tragique puis de son ouverture. C’est sans doute le mixage du conte et du vécu. Il donne une originalité confondante et géniale par la grâce de l’acuité visuelle et narrative (mais poétique) du langage imprégné de nostalgie. Moins béat que lucide afin d’un mûrissement, est distillé et instillé ce « manifeste pour l’innocence » que les deux traductrices soulignent. Tout commence de l’enfance puis est sublimé dans ce registre d’une incantation où le lyrisme se refuse aux prosopopées afin de mettre à nu le nerf de ce qui fut et de ce qui est métamorphosé de la nuit du monde à la lumière de l’être.