Les poèmes se sont imposés à moi

Entretien avec Lynda Chouiten

« Lauréate du Grand Prix Assia Djebar 2019 pour son roman Une Valse et finaliste en 2018 des prestigieux prix Mohammed Dib et L’Escale d’Alger pour Le Roman des Pôv’Cheveux, Lynda Chouiten est Professeure de littérature anglophone à l’Université de Boumerdes en Algérie. Elle est également nouvelliste, conteuse et poétesse. J’ai connu les déserts et autres poèmes est son premier recueil poétique. Le présent entretien porte sur ce recueil et s’organise autour des axes suivants : la genèse de l’écriture, les voix énonciatrices, la question de l’adresse, l’hybridité esthétique et la réception critique. »

https://franorfon.org/articles/10.16993/rnef.118#main-text-B1

Un commentaire

  1. Il y a des poèmes dans lesquels on entre à pas feutrés, de peur de troubler leur intimité. Il y a des écrits à huis clos qui brassent des angoisses en voilant leurs larmes par pudeur et des rêves que le temps a suspendu loin des regards dans « Une seule grande chambre / Peinte en noir et blanc / Avec beaucoup de miroirs » (p. 33) qui nous mènent sur l’échiquier de l’existence où l’autre nous ressemble au plus profond de nous-mêmes.
    Soudain, au détour d’un poème, on décèle un rayon de soleil à demi-teinte, à demi-mot, et voici une porte à cœur ouvert « A l’abri du monde… », là où Linda Chouiten jardine, plante et sème ses émotions « sans jamais savoir si / Elles poussent un jour » (p. 17) – Alors, elle erre de poème en poème et nous interroge :
    « Vous voudriez que je sois un clair de lune »
    « Vous voudriez que je sois une bougie »
    « Vous voudriez que je sois un éclair » (p. 18 et 19)
    La poésie n’est-elle pas déjà cette quête de lumière à travers le langage, n’est-elle pas « Une grande bougie qui éclaire / Nos longues nuits d’hiver » ? – L’éclair n’est-il pas là « Pour nous rappeler que la pluie / Sourit alors même qu’elle gronde » ?
    Les déserts de Lynda Chouiten sont parsemés d’oasis inspirées, teintées de « Triste bonheur », abreuvées des paradoxes de « Nos esprits tourmentés » ; titres évocateurs à eux seuls !
    Au fil du voyage poétique, on espère que la poétesse s’apaise et devienne compagne de voyage, que son « cœur en crue » déborde les pages et que, de fil en poèmes, elle fasse fleurir ses déserts et continue dans le silence du livre fermé à nous parler d’âme à âme.

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