Ilidia – Retour

Compte-rendu de lecture de Josselyne Chourry



Ilidia est le nom d’un lieu arrimé à l’enfance de l’auteur quand tout semblait simple et à portée du cœur. D’où qu’elle soit, l’enfance est notre première empreinte en ce monde et quand bien même il serait sens dessus sens dessous, l’enfance est le marqueur de notre vie d’adulte.
Dimitrie Grama nous prend par la main pour déambuler à travers ses souvenirs en Roumanie, en des temps difficiles que son regard estompe pudiquement. Il s’épanche à hauteur d’enfant et ressuscite celles et ceux qui l’ont aimé et protégé. C’est un récit sans nostalgie exacerbée, un récit vivant et enjoué. Les personnages sont attachants, ils ne trichent pas avec leur vie simple sur leur terre ancestrale malgré des turpitudes politiques en toile de fond. Pas d’emphases, mais la sincérité des retrouvailles par-delà le temps. Dès lors, le récit abolit le temps, ils sont tous là devant nous ; papy Yoan, le pope Stapan, Petre le tzigane mais surtout toutes ses femmes d’humbles vies qui s’affairent devant nous, et nous comprenons qu’il suffit de les aimer pour que nos disparus revivent en nous. La mémoire les rappelle pour qu’ils reviennent peupler les maisons et les prairies, pour que leurs rires et leurs chants résonnent à nouveau, pour que la terre respire sous les pieds nus, pour que l’on ressente sous nos mains l’écorce des arbres et que les parfums du printemps nous ensorcelle.
Dimitrie Grama rend ici un bel hommage aux siens. Au fil de ma lecture, je me suis laissée transportée dans une onde de joie et d’amour. A lire avec un cœur d’enfant.

Josselyne Chourry