Doux leurres

Jean-Paul Gavard-Perret



Doux leurres n’est ni un recueil de proses, ni un roman, ni même un journal : il est tout cela à la fois – et surtout autre chose. L’écho d’une pensée qui tangue, mord, ricane, s’émeut, se cabre, puis s’envole.

Jean-Paul Gavard-Perret nous livre, comme à son habitude, un texte libre, fragmentaire, lyrique et lucide, qui traverse la vie comme une chambre obscure pleine de voix, de souvenirs, de fantasmes et de vérités bancales. L’auteur convoque Beckett, Pollock, Rimbaud ou Cézanne, mais garde ses distances et creuse son propre sillon, à vif, entre humour et tendresse. Une procession d’images piquées d’ironie, un bréviaire de clins d’œil et de morsures, une danse de lettres sans filet. Il avance sur le bord d’un gouffre pour mieux en détourner l’abîme.

Doux leurres c’est aussi une méditation sur la langue, ses plis, ses pièges, ses bouffées de beauté et ses ratages grandioses. Une manière de dire l’impossible tout en le caressant, de faire du verbe une étreinte estropiée mais vitale. Un livre de résistance poétique, farfelu et profond, insolent et grave, écrit à la lisière du rire et de l’effroi.

On y plonge sans boussole ni promesse de retour, mais avec la certitude qu’on y croisera quelque chose de soi, arraché à l’ombre.

« En écrivant, de manière serpentine, contrairement à l’erreur syntaxique de Descartes, « je pense dont je suis ». Mais à savoir le vide ou son trop plein s’emmêle ou s’empile de néant. Pour se rassurer, il convient d’estimer que cet ensemble n’est ni à gauche, ni à droite et nulle part. Ce serait trop long d’en expliquer les raisons bien qu’en littérature tout est arbre dès ses racines. Mais ici il est frappé par la foudre du diable hautain. Ce n’est vraiment pas grand-chose. Mais chacun peut se contenter de moins de grâce à de telles histoires courbe… »

Format 120 x 180 mm, 84 pages N&B.