Kerthios

ou la Fin d’un monde

Thierry Rollet

Thierry Rollet, auteur prolifique de plus de soixante ouvrages, nous emmène cette fois dans les rues animées de Rome sous l’empire de Titus, où les intrigues politiques se mêlent aux aspirations culturelles et religieuses. Un roman historique où nous suivons les débuts de la carrière de Pline le Jeune, narrateur de cette épopée riche en rebondissements. À travers ses yeux, nous assistons à la vie quotidienne de la Rome antique, avec ses splendeurs et ses dangers. De la catastrophe dévastatrice de Pompéi, durant laquelle mourut Pline l’Ancien, à l’essor du christianisme et aux persécutions qui en découlent, chaque page est un périple dans le temps, fidèlement documenté et raconté avec talent
et un style accessible. Mais, ce récit va bien au-delà des seules aventures de Pline. En donnant la parole à divers témoins, l’auteur offre une perspective polyphonique, nous permettant de découvrir les multiples facettes de cette époque lointaine. Au cœur des intrigues politiques, nous accompagnons un groupe d’activistes grecs pour la préservation de leur culture pillée par Rome : Kerthios, qui donne le titre à cette œuvre passionnante.
« Kerthios ou la fin d’un monde » est non seulement un roman historique, mais un voyage immersif dans l’Antiquité romaine, un témoignage vivant et captivant qui saura ravir les passionnés d’histoire et les
amateurs d’aventures palpitantes.

Format 145 x 205 mm, 142 pages N&B

Immortels d’une tombe commune

Dimitrie Grama

Le lyrisme de Dimitrie Grama est indéniable. Mais, qu’attendre de sa poésie ? Avant tout, l’opportunité à s’identifier à travers ses propres émotions, à se voir reflété dans ses vers comme dans un miroir où l’on se découvre dépeint par un langage singulier. Ainsi, derrière le poète, se dessine un être à la fois semblable et profondément différent de nous. Puisque chacun interprète à sa manière toute expérience vécue : certains relativisent, d’autres dramatisent. Grama, lui, demeure un tragique. Peut-être est-ce
sa façon (tel un Cioran), de se prémunir contre la déception d’une fin toujours affligeante, allant jusqu’à sacrifier d’emblée tout espoir d’un bonheur potentiel : « Sur mes traces, deux ombres : / l’une grise / l’autre encore plus grise / et même si tu n’es pas encore réveillée / je te reconnais, ombre / dévoreuse d’autres ombres… ». Même l’amour n’échappe pas à son pessimisme « confortable ». Face à une souffrance envisageable, il privilégie le rejet, la fuite. « Et ils vécurent heureux » ne résonne pas
dans les histoires et la réalité du poète. Le destin est inexorable : « Nous écrivons des dialogues / avec l’espoir qu’un jour / ils seront découverts / par inadvertance, par des inconnus / et qu’ainsi, ensemble, / nous devenions les immortels / d’une tombe commune ». Pourtant, la lecture n’est en rien déprimante ; elle est au contraire réconfortante, séduisante, et des plus plaisantes. Il existe en fait mille raisons de lire Dimitrie Grama. De chercher à le comprendre, de désirer chacun de ses ouvrages.

Format 145 x 205 mm, 144 pages N&B

Maria Postu, Les enfants de la fleur de chardon

D’entre les larmes, l’innocence

Puisque les enfants sont de la fleur de char­don, la poé­sie en prose ou en vers devient dou­lou­reuse  et « pan­sive ». Maria Postu en délivre, pour gué­rir de tout, une errance rare mais aussi son som­maire de l’existence. Par­fois, dans la robe qu’elle revêt – celle de l’humilité plus que l’humanité – la poète sait que sa couleur est rouge.

Elle rap­pelle des morts poli­tiques annon­cées en son propre pays. Reste son voyage où elle porte son sac de ce qu’elle a subi. Mais, vers l’existence, entre conju­gai­son et conju­ra­tion, de son enfance jusqu’à aujourd’hui, cette ren­contre de ce qu’elle a appris, par son écri­ture ailée et puis­sante, pro­li­fère ou dis­pa­raît. Bref, le monde est vivant mais l’aube reste par­fois plus morte que vivante.

Une telle explo­ra­tion entre contes adja­cents et réflexions profondes mêle bio­gra­phie et “can­tos” épous­tou­flants. Maria Postu cherche à assom­mer les ténèbres dès sa mère dont elle entend encore ce qu’elle nomme « la face cachée du conteur », mais qui la rend vivante voire jusqu’à extra­po­ler une forme cos­mique rêvée même si, ici, « la rose remplace la lune ». Elle sait que l’univers annonce le crépuscule.

De telles visions demeurent impres­sion­nantes pour celle qui refuse d’appartenir à l’ombre, bien que l’on a voulu écra­ser ses mots et la chair des foules enva­hies dans une nou­velle forme de « Metro­po­lis » et ses clo­portes. Maria Postu a peu à peu com­pris, d’abord dans la demi conscience de l’enfance puis dans le réveil qui l’a subli­mée.

Dans ce livre, tout avance. À l’ex nihilo répond une féconde présence révol­tée qu’il fal­lut d’abord tenir et exis­ter. L’auteure a dû lut­ter, par­fois de manière ter­rible en des poèmes en prose aux évo­ca­tions aba­sour­dies par la per­fec­tion de son écri­ture. Elle met à mal le chaos du monde. Celle qui se sentait hon­teuse, quasi “alié­née” par les dangers, décrit ce qu’elle a vécu et qui elle est devenue.

Chacun est saisi dans ce qui tient de son tra­gique puis de son ouver­ture. C’est sans doute le mixage du conte et du vécu. Il donne une ori­gi­na­lité confon­dante et géniale par la grâce de l’acuité visuelle et nar­ra­tive (mais poé­tique) du lan­gage impré­gné de nos­tal­gie. Moins béat que lucide afin d’un mûrissement, est dis­tillé et ins­tillé ce « mani­feste pour l’innocence » que les deux tra­duc­trices sou­lignent. Tout com­mence de l’enfance puis est sublimé dans ce registre d’une incan­ta­tion où le lyrisme se refuse aux prosopopées afin de mettre à nu le nerf de ce qui fut et de ce qui est méta­mor­phosé de la nuit du monde à la lumière de l’être.

Jean-Paul Gavard-Perret

https://www.lelitteraire.com/?p=101283

Sur Radio FM-Plus

Sur Radio FM-Plus, lors d’un podcast captivant (Victor Hugo, Poète visionnaire) animé par Christian Malaplate – poète lui-même – nous avons eu le privilège de partager notre voix :

– À la minute 46:50, notre ami Jean-Pierre Paulhac a offert une interprétation envoûtante de trois poèmes extraits de son recueil « En vers et cris », publié aux éditions Constellations.

– À la minute 52:33, j’ai eu le plaisir de répondre à ses questions.

Je tiens à exprimer toute ma gratitude envers Christian Malaplate pour nous avoir généreusement accordé une place dans son podcast, nous permettant ainsi de partager notre engagement pour les éditions Constellations.

Traces de lumière : Victor HUGO, Poète visionnaire