Jean-Pierre Paulhac

« La poésie est encore là »

Paru, dans le journal La République, un article sur notre ami, le poète Jean-Pierre Paulhac, et son recueil « En vers et cris » publié chez Constellations :

Pour Jean-Pierre Paulhac, la poésie peut et doit refléter l’actualité géopolitique, mais aussi la condition féminine et les conséquences de la pandémie.
Avec son nouvel ouvrage, intitulé « En vers et cris » , Jean-Pierre Paulhac a écrit plusieurs dizaines de poèmes. Dans sa préface, il insiste sur la communication, avec l’œil fixé sur le smartphone : « Que ce soit en marchant, on parle à haute voix à un interlocuteur qui s’agrippe à notre oreille, nous dînons ensemble avec l’œil sur les messages écrits et oraux, et que vient faire la poésie dans ce brouhaha, ce tohu-bohu de tweets, de messages, d’appels, d’e-mails ?»
Mais il tient bon : « La poésie est encore là, elle répond à un besoin, elle veut établir une autre relation moins immédiate, moins spontanée, moins prégnante, mais peut-être plus profonde. »
Pour ce poète impénitent, la poésie peut et doit parfois être engagée. « Je suis très marqué par la guerre en Ukraine à la porte de notre Europe, et toutes les autres guerres sur la planète. La condition féminine est devenue essentielle dans notre société, pour le respect des femmes ». Pour mettre tout cela en mots, il emploie plus la forme libre d’écriture, mais avec une structure. Les mots sont forts voire violents, les métaphores sont rouges « de sang » et il écrit en début d’un paragraphe « l’ours crie sa haine et la folie crache du sang ».

Intermède nuageux

Véronique Lévy Scheimann

Véronique Lévy Scheimann cherche à s’affranchir, avec un brin de dérision, des affres de notre quotidien, outils numériques aussi bien que moyens de transport. Parmi les souvenirs de son enfance, la poète n’a pas réussi à grimper sur la corde lisse. Alors, habitée par un imaginaire foisonnant et une sensibilité à la nature et au ciel, elle jongle avec poésie et peinture pour s’élever.
Dans cet «Intermède nuageux», réalité et rêverie s’entremêlent, silence et tumulte se côtoient, souffrance et espoir ont les couleurs fortes et lumineuses qui accompagnent l’auteur dans son cheminement.


« J’hésite entre le stylo
Et les pinceaux
Écrire des mots en vrac
Napper une feuille, une toile
Choisir des teintes claires ou sombres
Peindre un ciel aux nuages étranges
Une prairie furieuse
Je suis sauvée par une invitation
Je range mon hésitation
L’oiseau a libéré mes ailes. »

Ilidia

Dimitrie Grama

Esprit affectueux, Dimitrie Grama reconsidère sa vie comme une histoire, « l’effet Ilidia », le lieu de sa naissance étant « la terre de la jeunesse sans vieillesse”, en vertu du fait que tout commencement
se veut fructueux. La vie est-elle une « autofiction » ? Certainement. Car nous ne vivons que le temps que nous imaginons, que le temps que nous pouvons évoluer et nous épanouir par notre esprit,
par notre curiosité, par l’amour. Parce que l’amour est, après tout, la manière la plus subtile de voir le monde dans lequel nous vivons. Ce que ce récit démontre amplement.


Adrian Alui Gheorghe – auteur et critique littéraire

Avec Eros, Chronos et Apollon

Nicolae Petrescu-Redi

Recueil de poésie bilingue, français-roumain.

Je te cherchais


Je te cherchais ma bien-aimée
sous des dômes
au nimbe d’orgue
Je te trouvais
en te perdant
je te perdais
en te retrouvant…
Ange errant
aux ailes
qui ne rentraient plus
dans l’icône

Te căutam


Te căutam, iubito,
pe sub cupole
cu nimb de orgă.
Și te găseam,
pierzându-te,
și te pierdeam,
găsindu-te…
Înger hoinar
cu aripi
ce nu mai încăpeau
în icoană.

Vagabondages

Maxime Lépine

Une Odyssée moderne…


Maxime Lépine nous emmène en voyage. D’abord, croyons-nous, vers une ville choisie, Lisbonne, avec sa poésie océane, sa majes té d’hier, son grand écrivain, Pessoa, modèle, phare littéraire qui devient même le personnage principal de cette première étape… Puis les escales défilent : Florence, Anvers, mais finalement les pas du poète nous ramènent vers Paris où, à travers la modernité parfois agressive, l’aéroport, le métro, les foules, l’auteur nous fait partager la fantaisie et la beauté des sites parcourus et poursuit sans cesse une amante fantasmée, désirée, aimée qui le hante.
Voyage, vagabondage, les vers de Maxime partent vers l’ailleurs en quête de l’absolu et celui-ci n’existe que dans la fusion épique entre la poésie et l’amour. Ce n’est pas un hasard si l’ultime poème
s’appelle « Ithaque », le terme de l’Odyssée, la fin de l’errance, l’accomplissement du cheminement du poète vers lui-même.
La poésie de Maxime épouse le quotidien, nous donne à voir le monde, mais avec un point de vue original, un poinçon verbal pittoresque qui sait offrir au lecteur une vision souvent audacieuse.


Jean-Pierre Paulhac