Dis-moi où va le silence – Retour


Je viens de terminer la lecture de Dis-moi où va le silence.
Personnellement je qualifierais ce roman de « prose poétique »! Avec comme impression que l’auteur dialogue avec lui-même par l’emploi de la première personne. Y a-t-il là une démarche autobiographique ? Les mots fusent tel un geyser, pour rattraper le temps, à l’instar d’une course poursuite ! Beaucoup de détachés, comme s’il fallait recoller des morceaux (lesquels, secrets ?); comme si le(s) personnage(s) déambulaient dans un puzzle à jamais inachevé. Puis, incessamment, cette sensation « esprit /corps » en lutte. Une tension permanente. Cependant le présent refait constamment surface pour décrier les conditions de vie, dans un monde qui se consume à l’infini. La poésie baigne chaque syllabe afin de nous alerter d’un environnement qui se meurt. Histoires d’amour et d’amitié qui peinent à résister à tout ce poids qui alourdit et écrase, corps et esprit au quotidien ! Pour ma part, parfois, j’ai le vague sentiment de lire des passages que je nommerais « Vian(desque) », tant j’y entend de l’humour, de l’indéfini (« […] Il y avait cette sensation d’inutilité parfaite de la vie qu’on mène… « (Rivière, correspondance avec Alain Fournier, 1907)), de l’imaginaire et consciemment jouer à en perdre la lecture. L’auteur est-il à la recherche de ses fantômes ? Dans ce Sète et sur sa plage, on pourrait y entrevoir, aussi /peut-être, vadrouiller Baudelaire.
Présences, silence ! Le prochain aura peut-être une résonance.

Sylvie Hidier