Du Fol Amour à la Grâce – 1

Volent âges

Dolente de l’ombre, l’amoureuse se veut ici belle cap­tive rêveuse. Enfin, presque. Ces décla­ra­tions intem­po­relles ou non dis­tri­buent à la pas­sion du corps et du cœur une grâce cer­taine, le jour et la nuit, des sources à la mer. Son désir fou fut par­fois à l’envers Hôtel de Roissy, à Venise ou à Mel­lieha Bay — his­toire de renaître aux essences pre­mière jusqu’à deve­nir femme ailée et en ape­san­teur.
Pour une telle femme, l’écriture est mémoire, mais c’est un lâcher-prise aussi pour que remontent cer­tains ivresses, par­fois sobres — mais ce ne sont pas les seules. Avec la sueur des amants, la clé du bon­heur s’ouvre par­fois. Et de gré plus que de force.

Dès lors, pour L’Effacée la vie est une fête. Et dans ce but peut suf­fire le songe d’un jour d’été ou un moment de sieste ves­pé­rale en un duel sen­ti­men­tal qui efface toute mélan­co­lie au par­fum de vanille ou de gre­na­dine. Tout se joue par­fois à la limite du visible ou du fan­tasme et c’est un par­fait délice.
Certes, existe par­fois la vanité aveugle, si bien que « cha­cun trompe l’autre Mur­mu­rant pate­nôtre » en une his­toire somme toute banale de notre temps. Mais il existe de bels et bons fes­tins de l’amour par­ta­gés sans savoir qui ensor­celle ou mange l’autre. Mais la partie est gagnée. Et sur­tout, elle reste à recom­men­cer. En avance donc, pour ne jamais ces­ser : les âges importent si peu.

Jean-Paul Gavard-Perret

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